MAROC : Marrakech N° 11 - Coopérative artisans - Le jardin de la Menara
Afin de satisfaire ma curiosité sur l’artisanat marocain, j’abandonnai mes amis lyonnais et décidai de me rendre à la Coopérative artisanale des tisserands de Marrakech
que je découvris après avoir questionné de nombreux passants sur le boulevard Mohammed V.
Dans la boutique, pendaient le long des murs, au plafond et sur des tables, des tissus de différentes couleurs, matières, motifs, métrages qui raviraient autant les couturiers que les stylistes.
Des babouches, affichaient un panel de couleurs tel, qu’il devenait presque impossible d’en choisir une paire, à moins de savoir avec quelle tenue l’assortir.
Certaines se distinguaient par les formes, d’autres par les dessins tracés sur le cuir, mais toutes avaient en commun leur extrême élégance.
Je les ai regardées, mais je n’en ai acheté aucune, car elles étaient trop belles pour les usages auxquels je les destinais.
Je me souviens avoir choisi un sac marron d’un cuir très fin pour mettre dans le dos.
En France, je ne l’ai pratiquement jamais utilisé de peur de l’abîmer. Je crois que pour moi, ce sac était une œuvre d’art et non un objet utilitaire.
Les touristes n’étaient pas nombreux à cette époque. Il était possible de bavarder, entrer et sortir d’une boutique sans avoir l’impression de gêner et sans avoir besoin de marchander.
À la sortie de la Coopérative des artisans, un petit taxi jaune me déposa dans la médina non loin du souk des Chouari. Mes yeux voltigeaient d’un objet à l’autre : plats, tabourets, chaises, crédences, instruments de musique, crosses de fusil, etc..
Mon appareil photo m’évita les marchandages, mais pas le fait d’être interpelée gentiment à tout bout de champ par des : « bonjour, la gazelle ».
Un peu lasse, je pris le premier taxi jaune qui se présenta devant moi pour regagner mon hôtel, car l’après-midi, j’avais réservé la visite du Jardin de la Ménara avec d’autres touristes.
Le petit bus dans lequel nous nous entassèrent tous, se dirigea vers le quartier de l’hivernage pour rejoindre le Jardin de la Menara, immortalisé par de nombreux photographes.
Le guide nous raconta que, La Menara est un ensemble de jardins qui s’étend sur environ 1200 mètres de long et 800 mètres de large.
Clôturé d’une enceinte en pisé, il est principalement composé d’arbres notamment une oliveraie qui s’est développée tandis que le réseau de khettara (conduites souterraines) distribuait l’eau de la nappe phréatique dans les parcelles du voisinage.
Le grand bassin central qui ressemble à un lac doit faire dans les 150 mètres de large sur 200 mètres de long. Il a été creusé au XIIe siècle par les Almohades pour servir de réservoir d’eau à la ville.
Plus tard, d’autres dynasties donnèrent la touche finale à cette installation.
Non loin du grand bassin central, je reconnus le pavillon, caractéristique de l’époque sadienne, qui figure sur de nombreuses brochures touristiques.
Notre guide ajouta que Lyautey s’en inspira pour créer plus tard une architecture coloniale ouverte.
La Menara
Avec humour, notre guide nous convia a revenir pour assister le 13 septembre 2003, au lancement du spectacle permanent « Al Ménara, reflets et merveilles ». Prévu pour durer 10 ans, il nous précisa qu’il est censé mettre en relief le Domaine royal de la Ménara et l’histoire de Marrakech.
Notre guide nous fit remarquer que des Français étaient à l’origine de ce spectacle nocturne payant.
Nous quittâmes la Menara au moment où le coucher du soleil jouait à faire des ronds sur l’eau du lac. Ce spectacle se révéla d’une telle beauté et d’une telle pureté, que je songeai aux amoureux romantiques qui s’étaient déclarés leur passion, charmés, par la magie des lieux.
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