MAROC : Marrakech N° 12 - Vallée de l'Ourika
La fin de mon séjour approchait.
Réveillée par les cris des oiseaux, je décidai de faire ma valise afin de profiter au mieux de ma journée du lendemain.
Nous avions choisi avec mes amis lyonnais, l’excursion pour la vallée de l’Ourika.
Dans le bus, je reconnus quelques visages aperçus lors de mon séjour dans l’hôtel. Constituée uniquement de touristes français, cette excursion offrait un panel intéressant d’âges, de comportements, de tenues vestimentaires, d’accents, de niveaux intellectuels.
Notre bus quitta Marrakech pour prendre des routes en bon état où habitants, véhicules, ânes ne s’inscrivaient plus dans le paysage habituel.
Après avoir roulé pendant une cinquantaine de kilomètres, nous arrivâmes dans la vallée de l’Ourika. De part et d’autre de l’oued s’étalaient des prairies ombragées par des peupliers et quelques saules pleureurs. Les couleurs vertes, ocre, grises se mélangeaient pour construire un paysage de carte postale.
Au fil des kilomètres, à la plaine, succédèrent des tas de cailloux annonçant une montagne aux couleurs ocre où s’étageaient de petites maisons accrochées à flanc de montagne. À travers la vitre du bus, je songeai au courage de ces populations berbères qui n’avaient pas hésité à hisser toujours plus haut les matériaux nécessaires à la construction de leurs habitations.
Nous arrivâmes bientôt dans une bourgade. De charmants bambins, quelques adolescents et des femmes vêtues de couleurs vives nous accueillirent.
Le guide nous annonça que nous étions invités à prendre le thé dans une maison berbère.
Réticents à l’idée d’envahir l’intimité d’une famille, nous suivions le groupe à distance, observant et photographiant les femmes berbères dans leurs maisons accrochées à la montagne.
Nous acceptâmes le thé offert par une femme sans âge, active, souriante, empressée de nous montrer l’intérieur de son habitat.
Volailles, chiens, familles se partageaient l’espace qui leur était dévolu.
Pour moi, cette intrusion dans leur vie privée s’apparentait à du voyeurisme.
Cependant, je comprenais que le fait de recevoir des touristes représentait une ouverture vers l’extérieur, mais aussi un moyen d’améliorer le quotidien d’une famille dans un dénuement total.
D’après les déclarations du guide, les initiatives de cette femme étaient mal perçues par l’ensemble de sa communauté.
Avant de partir, nous photographiâmes sa voisine, mais de dos pour ne pas la gêner.
Cette image illustre par sa simplicité le fossé qui sépare l’existence des touristes et celle de ces femmes berbères.
Elles m’inspirent un immense respect. Parler d’elles, les photographier est ma façon de leur rendre hommage.
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